La traduction omniprésente mais transparente

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Automne

Danger

Outre les personnages mythiques de la Grèce, de la Syrie ou de Rome, Constantin Cavafis imagine, dans la solitude de sa maison, les jeunes hommes des faubourgs, des ruelles, des cafés et des tavernes qu’il a rencontrés dans sa « jeunesse dissolue ». « Cette vie de débauche » a façonné ni plus ni moins les exigences de sa poésie, les contours de son art, avoue-t-il.

La traduction omniprésente mais transparente. De la traduction en sciences humaines et sociales

On a, très souvent, une attitude paradoxale à l’égard de la traduction. D’une part, on reconnaît le rôle vital qu’elle joue en insufflant aux cultures des idées venues d’ailleurs, c’est bien pourquoi elle est omniprésente ; mais, d’autre part, on la côtoie très souvent sans la voir ni la concevoir comme un enjeu digne d’intérêt. Étant partout et nécessaire mais mal comprise, voire mal aimée, la traduction continue à soulever les passions, qui ne sont pas toujours joyeuses.

Carl Trahan : L’ombre des mots

La mobilisation de tensions par l’usage de contrastes soigneusement agencés entre des mots et les formes qu’ils prennent décrit parfaitement ce qui anime la pratique artistique de Carl Trahan. Depuis le début des années 2000, cet artiste de Montréal s’est construit un corpus d’œuvres dont la cohérence tient sur la transposition de l’acte de traduction dans les arts visuels.