La pérennité — toujours inquiète — des magazines culturels du Québec passe, cela est entendu, par leur lectorat, sans qui leur raison même d'exister est fondamentalement remise en cause. Mais pour les artisans de ces revues, l'assurance de voir émerger une relève qui sache embrasser et défendre les mandats qui sont les leurs s'avère tout aussi importante, sinon cruciale. Pour un magazine comme Spirale, dont la mission première est de diffuser, de promouvoir et de remettre en question la production culturelle et intellectuelle contemporaine, en favorisant notamment un journalisme critique exigeant centré sur l’actualité, cette relève — celle d'aujourd'hui et de demain — se trouve notamment dans nos cégeps, mais plus particulièrement dans nos universités où il est encore permis de croire qu'une tradition critique est transmise et enseignée.

Comme le magazine cherchait depuis un certain temps une nouvelle façon d'intéresser davantage encore la relève à la vie intellectuelle et culturelle du Québec, mais aussi de favoriser le développement d’une réflexion et d'un discours critiques sur la littérature, les arts et les sciences humaines, l'idée de récompenser un compte rendu critique original et inédit portant sur une œuvre ou une production culturelle récente nous a donc conduit à lancer le Prix de la critique émergente, en collaboration avec la librairie Olivieri, concours destiné aux étudiant(e)s inscrit(e)s dans un programme universitaire de premier ou de deuxième cycle. Quel regard critique porte aujourd'hui une nouvelle génération de lecteurs et de spectateurs sur les plus récentes productions culturelles ? Quels discours, quelles réflexions la relève propose-t-elle sur le monde qui nous entoure ? Par ce prix, d'une valeur de 1 000 $ (offert par la librairie Olivieri), Spirale et ses partenaires (les Éditions Nota bene, FIGURA, le CRILCQ, le Département d'études françaises de l'Université Concordia, ainsi que le Département de littérature comparée et le Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal) souhaitent donc encourager l'émergence, chez la relève, d’une critique culturelle qui ne renonce pas à l’invention et au risque de la pensée, et qui sait trouver dans l'actuel ce qui peut correspondre au développement et à la création d’une culture riche.En plus d'un certificat d'une valeur de 1 000 $ de la librairie Olivieri, le ou la lauréate bénéficiera d’un abonnement de deux ans à Spirale et verra son texte publié dans le numéro 245 du magazine (été 2013). Le concours se termine le 29 mars 2013 ; le nom du ou de la lauréate sera dévoilé en juin 2013 à l'occasion de la Rencontre printanière annuelle du magazine. Le comité de rédaction de Spirale fait office de jury. Nous invitons les étudiant(e)s qui souhaitent participer au concours à consulter le protocole sur le site de Spirale : www.spiralemagazine.com

Ce nouveau concours n'est pas la seule initiative lancée par Spirale en ce début d'année : nos lecteurs et nos lectrices ne seront pas en reste. Une campagne d'abonnement est présentement en cours et nous invitons bien entendu tous ceux et celles qu'intéresse le projet critique du magazine à en profiter dès à présent. Grâce à l'appui et au soutien des Éditions Nota bene, partenaire fidèle depuis 2004, tout(e) nouvel(le) abonné(e) pourra choisir et recevoir en prime deux titres de notre collection « Nouveaux Essais Spirale » (jusqu'à épuisement des stocks). Les quantités étant limitées, nous invitons donc nos lecteurs et nos lectrices à prendre rapidement connaissance des détails de cette offre sur le site du magazine à l'onglet « Abonnement » (www.spiralemagazine.com) ou sur notre page Facebook (Spirale — Magazine culturel).

C'est avec grand plaisir que le comité de rédaction du magazine accueille l'écrivaine Claire Legendre parmi ses membres actifs. Professeure de création littéraire au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal depuis 2011, Claire Legendre est l'auteure de plusieurs romans, dont Viande (Grasset, 1999), La méthode Stanislavski (Grasset, 2006) et L'écorchée vive(Grasset, 2009), mais aussi de nouvelles (Le crépuscule de Barbe-Bleue, Grasset, 2001), de pièces de théâtre et d'un recueil de « textimages », cosigné avec Jérôme Bonnetto (Photobiographies, Éditions Hors Commerce, 2007). Ses recherches universitaires portent sur la vérité comme convention dans les différentes formes de littérature référentielle, en particulier l’autofiction (Serge Doubrovsky, Hervé Guibert, Sylvia Plath) et les fictions biographiques (Jean Echenoz), ainsi que sur la performance comme processus de création, aussi bien au théâtre qu'en art et en littérature.

Soucieuse de poursuivre la discussion sur l’épineuse question de l’éducation postsecondaire au Québec, et dans l'espoir de ne pas laisser l’événement que fut le « Printemps érable » se refermer sur lui-même, l'équipe de Spirale proposera un dossier sur « Le savoir capital » dans son numéro du printemps 2013 (no 244). Ce dossier interrogera ce que nous sommes prêts à défendre individuellement et collectivement sur le plan de la culture et de sa transmission à travers les publications suscitées par la dernière grève étudiante et d’autres touchant de plus larges réflexions sur les relations troubles entre l’éducation, la transmission culturelle, le capital et la démocratie. Quant au portfolio de ce numéro, signé par Francine Paul, il sera consacré au peintre Pierre Dorion, auquel une rétrospective a été consacrée l'automne dernier au Musée d'art contemporain de Montréal.

Bonne année et bonne lecture!