Brèves

Retour au numéro: 

Notre très cher ami et collègue, Pierre L’Hérault, s’est éteint le 8 novembre dernier des suites d’un cancer qu’il a longuement combattu avec courage. Professeur émérite de l’Université Concordia, où il a enseigné la littérature et la culture québécoises, Pierre L’Hérault s’est tout au long de sa carrière intéressé à l’hybridité culturelle et littéraire, au théâtre et à l’écrivain Jacques Ferron. Auteur de Jacques Ferron, cartographe de l’imaginaire (PUM, 1980) ainsi que d'un livre d’entretiens avec Ferron, Par la porte d’en arrière(Lanctôt éditeur, 1997), il est également coauteur (avec Sherry Simon, Alexis Nouss et Robert Schwartzwald) deFictions de l’identitaire au Québec (XYZ, 1991) et a contribué à plusieurs collectifs, dont Italies imaginaires du Québec(Fides, 2003) et Théâtres québécois et canadiens-français au XXe siècle (PUQ, 2003). Fin et sensible critique de théâtre, Pierre L’Hérault a été un membre actif et essentiel de notre comité de rédaction depuis 2000 et un directeur dévoué de 2002 à 2006. Son engagement pour le magazine fut exemplaire, jusqu’à la toute fin. Afin de lui rendre hommage, nous publierons dans notre livraison de mars-avril 2007 les témoignages de ses amis et anciens collègues du magazine.

***

Comment ne pas s’étonner qu’aujourd’hui encore — et quand bien même l’Histoire aurait-elle démontré « l’impossibilité structurale d’une justification de la guerre pour d’autres considérations que la protection des États agressés » — on fasse appel à certaines théories de la guerre juste pour justifier ce qui ne peut l’être ? Grâce à l’initiative de Christian Nadeau et de Marie-Joëlle Zahar, Spirale propose, en ces temps de guerre, un dossier qui « entend montrer les aspects théoriques et […] pratiques de la guerre », et dont la portée critique et l’importance sauteront aux yeux tant ces sujets sont « criants d’actualité », comme le rappellent les responsables de ce dossier. Au moment où les troupes canadiennes participent activement aux combats qui font rage en Afghanistan, on pourrait aussi s’étonner que ces questions essentielles d’ordre moral et juridique ne retiennent pas davantage l’attention de nos grands médias. Mais qui, justement, s’étonne encore du regard — si brutalement descriptif, si peu critique — que l’on porte sur les opérations militaires qui sévissent dans le monde à l’heure actuelle ?

***

Spirale a la chance de proposer deux portfolios pour sa rentrée 2008. Dans un premier temps, Pierre-Éric Villeneuve signe la présentation d’un portfolio consacré à Carlos Ste-Marie, artiste dont la peinture, « encore méconnue, s’avère scripturaire et carbure aux ambiguïtés de la lecture, autant dans le choix des matériaux capables de rendre cette infinie épaisseur du temps que dans la mise en scène des symboles, toutes séries confondues ». Dans la deuxième partie de ce numéro, et grâce à la collaboration d’Emmanuel Galland, qui s’entretient en nos pages avec l’artiste, nous présentons également un portfolio du peintre Max Wyse (en couverture).

***

Les artisans de Spirale tiennent à remercier chaleureusement Ginette Michaud qui, après un double mandat de deux ans, quitte la présidence du conseil d’administration. Fidèle collaboratrice de Spirale, Ginette Michaud a assumé avec dévouement ses tâches de présidente et a défendu avec conviction les intérêts du magazine au cours des dernières années, particulièrement en Europe où, véritable ambassadrice, elle n’a eu de cesse de représenter et de promouvoir le magazine. Elle sera remplacée à la présidence de Spirale par Jean-Michel Sivry, élu à l’unanimité par les membres du Conseil. Jean-Michel Sivry œuvre dans le domaine culturel québécois depuis une trentaine d'années à titre de gestionnaire. Il a administré le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec, au cours des années 1990, et dirige actuellement le groupe d'édition Flammarion au Québec. Il est aussi président du Théâtre Ubu et administrateur du collectif d'artistes Artexte.

***

C’est avec plaisir que les membres du comité de rédaction du magazine ont décerné le prix Spirale Eva-Le-Grand 2007 à Victor-Lévy Beaulieu pour son essai James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (Éditions Trois-Pistoles). Comme le souligne en ces pages Nicolas Lévesque, « À la manière de Melville dont le chef-d'œuvre Moby Dick ne tient pas dans la seule étude de la chasse aux baleines, VLB sait pénétrer dans son objet jusqu'au point où il l'excède, le dépasse, là où il est question de Joyce et de tout autre chose en même temps, là où Joyce devient lui-même une métaphore, voire un symptôme, une obsession ou un lapsus — y a-t-il destin plus joycien que celui-là ? ». Toutes nos félicitations à Victor-Lévy Beaulieu qui s’est vu remettre le coffret des Saisons Sullivan, de Françoise Sullivan et Marion Landry (Éditions de la Galerie de l'UQAM, 2007).

***

ERRATUM ET MISE AU POINT — Une erreur s’est malheureusement glissée dans le nom de Annick Hamel, interprète du volet « Danse été » des Saisons Sullivan, auquel nous avons consacré le portfolio du dernier numéro (no 217).

Par ailleurs, un texte de Dominique Garand, « Les journalistes et la chanson » (no 217), ayant suscité une certaine controverse, nous tenons à faire les précisions suivantes. Comme l’auteur l’affirme clairement dès la première ligne de son texte, ses remarques ne concernent pas que les seuls critiques de musique attitrés, mais à la fois les « journalistes et chroniqueurs en matière de chanson ». Cela étant, les citations de Marc Cassivi utilisées par Dominique Garand sont tirées, non d’une chronique musicale comme telle, mais d’une chronique intitulée « À table avec… » où le journaliste discute « à bâtons rompus » avec des artistes, sans visée critique. Nos lecteurs jugeront de la nuance. Dans ce même texte, Dominique Garand s'indigne que les journalistes« n'aient pas daigné, pas un d'entre eux je dis bien, méditer publiquement l'essai crucial de Stéphane Venne sur la chanson ». Or il faut préciser que quelques articles portant sur cet ouvrage étaient en fait parus dans certains journaux, notamment un texte de Daniel Lemay, dans La Presse, et de Valérie Lesage dans les pages du Soleil. Nous laisserons nos lecteurs évaluer si ces apports journalistiques répondent à la définition de « méditation » que notre collaborateur disait regretter ne pas avoir trouvée dans nos médias.