Brèves

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Spirale amorce l’année 2008-2009 avec un dossier que l’on ne peut simplement qualifier d’« actuel », tant la question qu’il aborde interroge et inquiète, non plus un « à-venir » dont la venue, sans cesse à venir, ne saurait immédiatement nous concerner, mais bien le quotidien même de notre vie sur cette planète, le hic et nunc pressant de notre existence. Si, toutefois, les problèmes écologiques auxquels nous faisons face occupent maintenant dans les médias — mais aussi dans nos consciences individuelles et collectives — une place prépondérante, ceux-ci sont encore trop souvent présentés« de manière isolée, indépendamment des questions morales et politiques qui y sont attachées, ou comme si ces questions ne devaient pas déborder le strict cadre du respect de l’environnement », comme le souligne ici Christian Nadeau dans la présentation du dossier « Écologie et politique » que nous proposons à nos lecteurs dans ce numéro d’été. Les dangers que court la planète à l’heure actuelle sont certes très graves, comme le rappellent, si nécessaire encore, les collaborateurs de ce dossier. Mais ils exigent une réflexion qui ne saurait s’intéresser qu’à la seule question de l’en vironnement. Ainsi, « en posant le problème — et sa possible solution — dans les termes d’une philosophie politique »,écrit Nadeau, « il devient impossible d’isoler la question environnementale d’autres enjeux fondamentaux, comme celui de la justice sociale. C’est donc de l’arrimage entre les problèmes écologiques et les problèmes politiques qu’il sera ici question pour l’essentiel ».

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Les portfolios que nous avons la chance de présenter à nos lecteurs dans ce numéro illustrent le travail d’artistes œuvrant dans des univers qui paraissent de prime abord inconciliables, mais qui tous deux relèvent à leur manière d’une certaine inquiétante étrangeté. Ce constat s’impose d’emblée pour l’œuvre de Louis Fortier (en page couverture), et que présente en ces pages Peter Dubé par l’entremise d’un dialogue à plusieurs voix, faisant ainsi écho, sans doute, à cette « collection proliférante de têtes » nées d’un moule du visage de l’artiste. Mais dans la mesure où, comme l’écrit ici Françoise Belu dans le premier de nos portfolios, « l’histoire de Karen Trask et toute son œuvre peut être vue comme la “sublimation” de l’absence de la mère », il y a là aussi, et notamment dans sa Lecture aux morts, un troublant rapport au familier.

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L’équipe de Spirale connaît plusieurs changements importants. Comme nous l’avons annoncé à nos collaborateurs lors de notre fête annuelle le 30 mai dernier à la Maison des écrivains, Stéphan Gibeault quitte le secrétariat du magazine après avoir occupé ce poste avec dévouement pendant plus de neuf ans, d’abord à titre de responsable de l’administration et de la publicité (dès le numéro 169, novembre-décembre 1999), puis (à compter du numéro 171, mars-avril 2000) à titre de secrétaire de rédaction. Au grand bonheur de ses amis et collègues, il demeurera membre du comité de rédaction. On ne peut ici rendre compte avec justice du travail accompli par Stéphan au cours de ces années, ni de l’importance de son rôle — vital — au sein de ce magazine. Qu’il nous soit simplement permis de le remercier vivement et de lui dire toute notre amitié. C’est donc Manon Plante qui assumera ­désormais les fonctions de secrétaire de rédaction du magazine. Adjointe au coordonnateur du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) de l'Université de Montréal, où elle termine un mémoire de maîtrise sur la réception de René Char chez les poètes québécois, Manon Plante est aussi coresponsable, avec Karim Larose, de l'édition des essais, notes et entretiens de Gilles Hénault, dont le premier tome, Interventions critiques, doit paraître à l'automne 2008. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous ­l’accueillons !

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L’équipe de Spirale est de même très heureuse d’annoncer que Guylaine Massoutre se joint au comité de rédaction du magazine. Professeure au Cégep du Vieux-Montréal, collaboratrice du Devoir (où nous avons déjà le plaisir de lire régulièrement ses articles sur la danse et la littérature), Guylaine Massoutre a aussi publié deux volumes de l'édition critique de l'œuvre d'Hubert Aquin et elle a obtenu le prix Raymond-Klibansky pour son livre Hubert Aquin. Point de fuite (Leméac, 1995). En plus de son essai L’atelier du danseur (Fides, 2004), qui lui a valu le prix Spirale Eva-Le-Grand en 2003-2004, elle a récemment publié un essai-fiction intitulé Renaissances. Vivre avec Joyce, Aquin, Yourcenar(Fides, 2007) recensé dans le présent numéro, page 39. Très active dans le milieu littéraire, elle s'intéresse à tous les aspects de la création, à l'écriture tout spécialement, mais aussi à tous ses rapports avec la scène, son public et les autres arts. C’est dire combien nous sommes enchantés de la savoir désormais des nôtres!

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C’est avec un égal enthousiasme que notre équipe a accueilli, plus tôt cette année, la venue de Louise Déry au sein de son conseil d’administration. Directrice de la Galerie de l’UQAM depuis 1997, Louise Déry a aussi été conservatrice au Musée national des beaux-arts du Québec ainsi qu’au Musée des beaux-arts de Montréal. Depuis les années 1990, elle a travaillé avec de nombreux artistes, notamment Dominique Blain, Raphaëlle de Groot, Antony Gormley, Nancy Spero, Michael Snow, Daniel Buren, Giuseppe Penone et Sarkis. Elle a publié plus de 50 catalogues d’exposition, de même que, entre autres, la première monographie de David Altmejd (David Altmejd, Galerie de l’UQAM, 2006). Elle est également la toute première lauréate du prix d'excellence pour le commissariat en art contemporain de la Fondation Hnatyshyn, prix accordé en reconnaissance de sa contribution importante à l'avancement de l'art contemporain au Canada.

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Le dossier du prochain numéro (septembre-octobre 2008) sera intitulé « Immigration, justice et diversité culturelle » (sous la direction de Martin Provencher). Suivront « Littérature et société : l’École de Montréal » (novembre-décembre 2008 ; sous la direction de Yan Hamel et Olivier Parenteau) et « Est-ce poétique ? » (janvier-février 2009 ; sous la direction de Mathieu Arsenault). N’hésitez pas à nous soumettre des propositions de dossier !