Brèves

Retour au numéro: 

Ce numéro paraît au moment où, de concert avec Les cahiers littéraires Contre-jour, le magazine Spirale co-organise1 les premières Journées d’études des revues culturelles du Québec (à l’Édifice Gilles-Hocquart de la BAnQ, au 535, avenue Viger Est, Montréal) les 27 et 28 novembre prochains. Sous le titre Cité à comparaître ? La revue face à elle-même,plus de vingt revues et magazines culturels de divers champs et horizons seront invités à déposer un bilan critique de leurs pratiques et à réfléchir à l’existence d’une scène commune de la revue au Québec, voire à l’avenir même de son milieu. Cet événement, ouvert au public — et auquel nous convions nos lecteurs et lectrices —, sera sans nul doute l’occasion pour plusieurs revues et magazines de réfléchir à leur raison d’être et d’exposer, si ce n’est d’interroger, leur mandat et leur rôle sur la scène culturelle québécoise. L’occasion est belle, nous semble-t-il, de rappeler ici, encore une fois, les nôtres. Plus encore, peut-être, dans la mesure où nous accueillons, dans le présent numéro, un dossier intitulé « Pour une sociocritique : l’École de Montréal », sous la direction de Yan Hamel et Olivier Parenteau, dossier qui, s’il ne se réclame pas du « manifeste » (auquel il renvoie, par ailleurs), fait néanmoins figure d’« énoncé fondateur » pour le Centre de recherche interuniversitaire en sociocritique des textes (CRIST).

Si, donc, Spirale accueille non sans reconnaissance ce dossier en ses pages, ce n’est pas, bien entendu, parce que le magazine souhaiterait ainsi faire siens les fondements théoriques et les orientations critiques de l’« École de Montréal », mais bien parce qu’il nous paraissait important de rendre compte de la manifestation d’un mouvement critique « propre » à Montréal, ou du moins dont la ville semble être le « terreau fertile », pour reprendre ici l’expression des responsables du dossier. « La lecture sociocritique », rappellent-ils en effet, « est plus vivante que jamais dans la métropole québécoise ». Parce que sa fondation même témoigne d’une rupture avec le Collège de sociocritique de Montréal et que s’opposent ainsi des approches critiques importantes dans le milieu de la recherche — « [a]ussi interdisciplinaire soit-elle, la sociocritique n’est pas une sociologie de la littérature, précisent Yan Hamel et Olivier Parenteau. Elle vise à penser le statut de la socialité dans les textes, et non pas le statut social des textes ou des auteurs » —, il nous a semblé important de rendre compte du débat qui se joue à l’heure actuelle.

Ce faisant, Spirale cherche moins à prendre position dans ce débat qu’à en faire écho dans l’espace privilégié qui est celui du magazine. Si nous accueillons avec plaisir les contributions de collaborateurs qui font leur l’approche sociocriticienne, il faut par le fait même rappeler que le projet critique de Spirale, dès ses débuts, l’a poussé à rompre avec tout cadre qui lui dicterait des jugements et des normes. Libéré des contraintes idéologiques, le magazine donne à entendre une pluralité de voix et, par là, l’écho d’une diversité où s’expriment, certes, toutes les contradictions et apories qui sont celles de la différence, mais aussi, du coup, sa richesse. Encore faut-il savoir entendre : non pas simplement prêter l’oreille à l’autre, mais peut-être, plus difficilement, n’entendre qu’à travers l’oreille de l’autre…

***

Le dossier du prochain numéro (janvier-février 2009) sera intitulé Est-ce poétique ? (sous la direction de Mathieu Arsenault) ; suivront Phénomènes modernes de la culture inuite (mars-avril 2009 ; sous la direction de Nelly Duvicq) ; Que faire ? La déconstruction et le politique (mai-juin 2009 ; sous la direction de Nicolas Lévesque et Patrick Poirier) ; etRayonnement du cirque québécois (juillet-août 2009 ; sous la direction de Sylvain Lavoie). Comme toujours, nous invitons tous nos collaborateurs à nous soumettre des propositions de dossier.

***

En terminant, nous souhaitons rappeler que le comité de rédaction remettra cet automne le prix Spirale Eva-Le-Grand 2008 à l’un ou l’une de nos cinq finalistes : Étienne BEAULIEU, pour Sang et lumière. La communauté du sacré dans le cinéma québécois (L’instant même) ; Anne Élaine CLICHE, pour Poétiques du Messie. L’origine juive en souffrance (XYZ) ; Terry COCHRAN, pour De Samson à Mohammed Atta. Foi, savoir et sacrifice humain (Fides) ; Georges LEROUX, pour Partita pour Glenn Gould. Musique et forme de vie (PUM) ; et Pierre OUELLET, pour Outland (Liber). L’annonce aura lieu lors de la remise du prix à la fin du mois de novembre. La date et le lieu ne sont pas encore déterminés, mais nous ne manquerons pas de l’annoncer très bientôt dans les pages littéraires du Devoir. Nous vous invitons bien entendu à être des nôtres pour la remise du prix ! Nous profiterons de l’occasion pour souligner la parution de deux nouveaux titres dans la collection « Nouveaux Essais Spirale » (Éditions Nota bene) : La poésie immédiate. Lectures critiques 1985-2005, de Pierre Nepveu, ainsi que Plaidoyer pour une littérature comparée, de Terry Cochran.

 

1. EN PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DES PÉRIODIQUES CULTURELS QUÉBÉCOIS (SODEP), LE CENTRE DE RECHERCHE INTERUNIVERSITAIRE SUR LA LITTÉRATURE ET LA CULTURE QUÉBÉCOISES (CRILCQ), BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC (BANQ), ET GRÂCE AU SOUTIEN DU CONSEIL DES ARTS ET DES LETTRES DU QUÉBEC, DU CONSEIL DES ARTS DE MONTRÉAL ET DU CONSEIL DES ARTS DU CANADA.