Brèves

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La publication par Gallimard des œuvres de Walter Benjamin appelait le dossier de ce numéro La narration de l’art : autour de Walter Benjamin. Elle rendait en effet accessible, dans toute son étendue, aux lecteurs de langue française le texte de celui que « d’aucuns seraient tentés de désigner comme l’ultime penseur métaphysique de la “totalité” », ainsi que l’écrit le responsable du dossier, Gad Soussana, qui centre les (re)lectures pré sen tées ici sur la question de la narration de l’art omni présente dans la pensée benjamienne : « Quel type de récit, de témoignage, voire même de fiction, mettait-elle à l’œuvre pour conquérir une “extraterritorialité” capable de défier la grande allure de l’“Histoire universelle”? »

Entre les portfolios des artistes Nicolas Renaud et Carol Wainio et Benjamin, les recoupements ne sont pas interdits, comme le note Jean-Claude Rochefort à propos de la deuxième.

Et ne sommes-nous pas emportés une fois de plus dans cette « grande allure » par l’(inévitable?) et brutale actualité de la « Gulf War II » dont Thierry Hentsch, dans le « Constat », cherche à dégager les enjeux? « Que cette vaste opération punitive, propose-t-il, ait lieu ou non, qu’on la livre maintenant ou plus tard, il faut s’interroger sur la nature du régime politique qui la prépare. » Dans le prolongement et l’élargissement de sa réflexion, il prépare pour le prochain numéro, en collaboration avec Catherine Mavrikakis, un dossier sur la guerre, en lieu et place du dossier annoncé.

Les lecteurs et lectrices de Spirale auront noté que depuis le numéro de septembre-octobre la rubrique « Constat » a un statut régulier. Il ne s’agit pas d’un hasard, mais d’une décision visant à faire queSpirale soit de plus en plus, selon son mandat, un espace de débats engagés autour d’un objet culturel certes, mais aussi de l’actualité, c’est-à-dire de ces interventions et décisions de tous ordres touchant l’aménagement d’un espace culturel, civique, éthique et politique aussi bien au niveau local que mondial.

Cordiale bienvenue à Danielle Fournier qui se joint au comité de rédaction. Professeure de littérature au Collège Jean-de-Brébeuf, elle apporte au comité une connaissance intime et concrète du milieu des écrivains et l’expérience d’une pratique indéfectible de l’écriture poétique qu’elle a généreusement fait circuler ici et en Europe, jusqu’en Roumanie et... en Hongrie d’où elle rapporte ses Poèmes perdus en Hongrie (VLB, 2002). Le critique du Devoir (11 et 12 janvier 2003), David Cantin, a qualifié ce recueil d’« ambitieux », y voyant« le signe d’une éclosion entière » de l’œuvre. Collaboratrice de longue et de récente date de Spirale, elle y a signé des textes dès les premiers numéros.

L’arrivée de Danielle Fournier complète la recom position du comité de rédaction entreprise le printemps dernier à l’annonce des départs regrettés de quatre collègues. Faisant de nécessité vertu, nous avons cherché à former un comité aussi compétent que diversifié dans ses appartenances intellectuelles, institutionnelles, disciplinaires et générationnelles.

Rendez-vous le jeudi 6 mars 2003, 17 h 30, à la Maison des écrivains pour le lancement de ce numéro et celui de deux essais de la collection Spirale (Éditions Trait d’Union) : L’oubli prochain d’Alain Médam et Le labyrinthe aboli de Jean-Pierre Vidal.