Brèves

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Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui ont participé aux Journées d’études des revues culturelles du Québec que le magazine Spirale et les Cahiers littéraires Contre-jour ont organisées les 27 et 28 novembre derniers au Centre d’archives de Montréal de BAnQ. Comme nous l’avions annoncé dans le précédent numéro (novembre-décembre 2008), plus de vingt revues et magazines culturels de divers champs et horizons ont accepté notre invitation à déposer un bilan critique de leurs pratiques et à réfléchir à l’existence d’une scène commune de la revue au Québec, voire à l’avenir même de son milieu. S’il s’avère pour nous encore difficile de faire retour sur cet événement — dont l’importance reste à mesurer et les suites à définir —, nous avons le plaisir de pouvoir offrir à nos lecteurs le point de vue d’un participant. Dans le cadre de notre rubrique « Actualités… débats », Mathieu Arsenault, qui était présent à titre de représentant de la jeune revue Ovni, nous livre en effet ses réflexions sur ces journées d’études et sur une « escarmouche » qui, semble-t-il, aura eu le mérite de poser de nouveau la question du « culturel » et d’en montrer, si besoin était, une fois de plus la pertinence.

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C’est à Mathieu Arsenault que l’on doit également l’initiative du présent dossier, « Est-ce poétique ? » La question, qui « revient nécessairement interroger le genre », écrit-il, resurgit invariablement d’une époque à l’autre. Elle fait retour, pourrait-on dire, selon l’air du temps ; et le nôtre, on l’aura deviné, n’y échappe pas. Parce qu’il n’est pas immédiatement donné comme tel, le « poétique », ce qui est « poétique », demeure toujours « un sujet de débat des plus actuels », rappelle ici Mathieu Arsenault. Ainsi posée, c’est-à-dire en demandant « si tel ou tel objet est poétique », la question permet aux collaborateurs de ce dossier de « rendre compte des tensions polémiques, des jeux de pouvoir et des déplacements imperceptibles qui s’opèrent dans la définition commune de la poésie et du genre poétique », précise l’auteur de l’essai Le lyrisme à l’époque de son retour (Nota bene éditeur). Plus encore, parce qu’elle interroge de manière parfois provocante les limites « mêmes » du genre, la question « permet aussi de penser […] les excès de légitimation d’œuvres de qualité moindre mais cependant tout à fait conformes aux exigences de la tradition, comme elle permet de penser les potentialités de fuite et de renouvellement pour la poésie ».

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Le travail artistique de Marc-Antoine K. Phaneuf est à cet égard des plus intéressants. L’exposition Les petites annonces — objets poétiques & design vernaculaire, qu’accueille le Centre d’art et de diffusion Clark du 8 au 14 janvier 2009 — rassemble des œuvres dont on pourrait dire qu’elles se situent « à la limite de l’artistique ». Comme en témoigne le portfolio que nous consacrons en nos pages à cette exposition, chaque « objet » semble ici non seulement interroger de manière provocante les limites du « poétique », mais peut-être également celles que l’on voudrait « propres » aux genres littéraires.

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Profitant de son passage à Montréal l’automne dernier, Éva Kammer et Sylvano Santini ont eu la chance et le plaisir de s’entretenir avec Catherine Millet ; nous reproduisons ici leur entrevue avec l’auteure du récit Jour de souffrance (Éditions Flammarion, 2008). La version intégrale de leur entretien est également disponible sur le site de Radio Spirale [www.spirale magazine.com].

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C’est à regret que l’équipe du magazine n’a pu remettre le prix Spirale Eva-Le-Grand 2008 au cours de l’automne, comme le veut la tradition depuis plusieurs années. C’est donc à l’occasion de la rentrée du mois de janvier 2009 que nous remettrons notre prix de l’essai à l’un ou l’une de nos cinq finalistes : Étienne Beaulieu, pour Sang et lumière. La communauté du sacré dans le cinéma québécois (L’instant même) ; Anne Élaine Cliche, pour Poétiques du Messie.L’origine juive en souffrance (XYZ) ; Terry Cochran, pour De Samson à Mohammed Atta. Foi, savoir et sacrifice humain(Fides) ; Georges Leroux, pour Partita pour Glenn Gould. Musique et forme de vie (PUM) ; et Pierre Ouellet, pour Outland (Liber). L’événement aura lieu le jeudi 22 janvier, dans un lieu qui reste à déterminer, mais nous ne manquerons pas de l’annoncer, comme toujours, dans les pages littéraires du Devoir. Nous espérons vivement vous voir nombreux en cette occasion où nous soulignerons également la parution des deux derniers titres de la collection « Nouveaux Essais Spirale » (Éditions Nota bene) : La poésie immédiate.Lectures critiques 1985-2005, de Pierre Nepveu, ainsi que Plaidoyer pour une littérature comparée, de Terry Cochran, essais qui sont par ailleurs déjà disponibles en librairie. Au plaisir de vous y rencontrer !

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Le dossier du prochain numéro (mars-avril 2009) sera intitulé Phénomènes modernes de la culture inuite (sous la direction de Nelly Duvicq) ; suivront les dossier Que faire ? La déconstruction et le politique (mai-juin 2009 ; sous la direction de Nicolas Lévesque et Patrick Poirier) et Rayonnement du cirque québécois (juillet-août 2009 ; sous la direction de Sylvain Lavoie). Comme toujours, nous invitons tous nos collaborateurs à nous soumettre des propositions de dossier.