200! Le chiffre a quelque chose de magique. Et nous ne bouderons pas notre plaisir ni ne cacherons notre fierté à la publication de ce 200e numéro, l’année même du vingt-cinquième anniversaire de Spirale. Cette coïncidence célèbre doublement la fidélité de l’engagement critique de ses fondateurs repris par les équipes successives qui en ont assuré la continuité, cherchant à saisir, à travers les productions culturelles, les grands enjeux de la société. C’est dans cet esprit, et en témoignage de reconnaissance à tous ceux et celles qui, du premier à ce 200e numéro, ont faitSpirale et l’ont soutenu, que, délaissant la formule habituelle, nous consacrons entièrement à la culture cette livraison double — ce qui n’aura rien d’une surprise pour nos lectrices et lecteurs. En proposant un thème ouvert à différentes interprétations, Les enseignements de la culture, nous avons voulu susciter chez nos collaboratrices et collaborateurs une réflexion libre sur la culture et sa transmission. Une trentaine de collaborateurs d’affiliations intellectuelles et générationnelles différentes se sont prêtés à l’exercice en autant de textes aussi divers par la pensée que par la forme, se répondant, se recoupant parfois, se heurtant même... Bref, cela donne quelque chose qui ressemble à ce que nous souhaitons que Spirale soit : un espace de débats et d’échanges qui n’aient pas lieu qu’entre nous, mais avec vous, chers lecteurs et lectrices, pour qui nous avons pris plaisir à préparer ce numéro anniversaire.

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Nous nous éloignons également dans ce 200e numéro de la formule connue pour ce qui est de l’iconographie, ainsi que le suggère le titre du portfolio, 25 ans d’arts visuels vus par les critiques de Spirale (voir l’encadré). Nous saisissons aussi l’occasion de ce numéro anniversaire pour introduire quelques changements à la maquette graphique du magazine qui le rendent, nous l’espérons, plus actuel, sans qu’il soit pour autant méconnaissable.

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Le prix Spirale Eva-Le-Grand 2003-2004 (nouvelle appellation du prix Spirale de l’essai) a été remis, le 26 novembre, à Guylaine Massoutre pour son essaiL’atelier du danseur (Fides). Pierre L’Hérault, directeur de Spirale, a résumé les raisons du choix du jury :« Nous voulons reconnaître la très grande qualité d’écriture et de pensée de L’atelier du danseur. À partir d’une pratique singulière, celle de Paul-André Fortier, portant son regard singulier sur cette pratique, l’essayiste se risque, comme l’écrit dans nos pages Mathieu Arsenault “à l’aventure de mettre en mots la danse [...] discipline qui se dérobe à la codification du langage”. Nous saluons avec lui “l’ambition et le courage” d’une démarche à la fois intellectuelle et intime. “Lire la danse se situe à la croisée des signes corporels et de l’imaginaire”, écrit l’auteure, dévoilant l’exigence, la largeur et la profondeur de sa réflexion. L’atelier du danseur comble un vide : rares sont les essais québécois sur la danse contemporaine pourtant florissante à Montréal. Et que dire de la pertinence de l’ouvrage paraissant alors que se succèdent les mauvaises nouvelles sur les difficultés financières que connaissent même les grandes compagnies de danse contemporaine montréalaise! » Le prix est constitué d’une œuvre signée cette année par Patrice Duchesne.

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Spirale ne recense pas l’ouvrage d’un membre du comité de rédaction, mais nous signalons avec plaisir la parution toute récente d’un nouveau recueil de poésie de notre collègue Danielle Fournier, Il n’y a rien d’intact dans ma chair (L’Hexagone).

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Ce 200e numéro de Spirale sera lancé le 28 janvier 2005, à 17 h, en un lieu qui sera annoncé dès la première semaine de janvier. Nous vous invitons très cordialement à cet événement festif jumelé à une table ronde sur « Les enseignements de la culture » dont les intervenants seront des collaborateurs du numéro. Au programme également, le lancement du deuxième ouvrage de la collection « Nouveaux Essais Spirale »(Nota Bene), Le crépuscule des intellectuels : de la tyrannie de la clarté au délire d’interprétation, d’Éric Méchoulan. Cet événement sera pour nous l’occasion de vous remercier toutes et tous, collaborateurs et amis de Spirale et vous particulièrement, chers abonnés. Car si nous apprécions à sa juste valeur la reconnaissance qu’accordent à notre travail, par leur indispensable soutien financier, les organismes subventionnaires dont les logos apparaissent en page deux, vos abonnements nous sont également indispensables, d’abord parce qu’ils soutiennent notre foi dans ce que nous faisons, mais aussi parce qu’ils contribuent d’importante et de nécessaire façon à un équilibre budgétaire qui, vous le savez, dans une entreprise comme la nôtre, est toujours fragile. Abonnez des amis ou convainquez-les de s’abonner! Ce serait le plus beau cadeau à nous faire en cet anniversaire, après celui de votre présence à notre soirée du 28 janvier. En attendant cette rencontre, nous vous souhaitons une excellente et heureuse année 2005.

Erratum

Dans le texte de Laurent-Michel Vacher, « L’évidence et le mensonge » (Spirale, no 199, p. 8), il fallait lire à la ligne 54 de la deuxième colonne, « lien avec le Canada » et non « lien avec le France ».