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« Admiratifs » devant son « aisance dans le déplacement », les responsables du dossier de ce numéro, Georges Leroux et Ginette Michaud, n’en admettent pas moins que « cette admiration s’accompagne d’une inquiétude : peut-on suivre Jean-Luc Nancy? est-il possible de le reconnaître de livre en livre, d’entendre sa voix comme une voix qui se maintient dans des écritures multiples? que devient la philosophie dans ce travail multiforme? » Aussi — et le titre du dossier l’annonce — ont-ils, avec leurs collaborateurs, « cherché à faire voir la richesse de cette diversité pleinement assumée dans une voix qui demeure unique », celle d’un philosophe qui, dans ses livres des années quatre-vingt, délaissant les terrains bien balisés, « propose une remise en question fondamentale de l’objet philosophique en tant que tel [...] toujours sur le mode d’un déplacement de l’objet de sens, une relation critique au regard sur l’art ».Sous le titre Trop, les dessins qui accompagnent les textes ont été exécutés et cosignés expressément pour cette livraison de Spirale par Jean-Luc Nancy et François Martin que présente Monique Régimbald-Zeiber dans son article en page 24. Le deuxième portfolio est composé d’images de la 9e édition du Mois de la photo (voir l’encadré).
Dans nos rubriques régulières, deux points de vue sur le dernier essai de Milan Kundera, Le rideau; des textes sur Nancy Huston, Hélène Cixous, Nelly Arcan, Yvon Rivard, Jan Lauwers et Dave St-Pierre. Dans « Actualités... Débats », André Thibault, sortant des rencontres de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS) où il a fréquenté« une nouvelle génération intellectuelle », se dit« épaté, assez pour avoir le besoin impérieux de le dire, non sans un zeste infinitésimal de provocation » à l’endroit des collègues plus âgés.
Avec leurs proches et leurs amis, l’équipe de Spiralepleure la mort de deux collaborateurs insignes : Laurent-Michel Vacher et Thierry Hentsch décédés en juillet. Le nom de Vacher est particulièrement attaché (cela nous est encore plus sensible en cette fin de l’année qui marque notre vingt-cinquième anniversaire) à celui de Spirale, puisque le philosophe engagé et volontiers polémiste qu’il fut a été cofondateur (1979) et premier directeur de notre magazine auquel il aura contribué presque jusqu’à la fin, son dernier texte, « L’évidence et le mensonge », étant paru dans le numéro 199, novembre-décembre 2004. Quant à Thierry Hentsch, spécialiste en sciences politiques, il fut membre du comité de rédaction en 2002-2003. Son intérêt et sa compétence en ce qui touche les questions du rapport entre les cultures, spécialement entre l’Islam et l’Occident, nous ont été très précieux. Et nos lecteurs et lectrices ont pu bénéficier de ses fines analyses de la situation au Moyen-Orient. Nous nous associons aux témoignages rendus à ces deux intellectuels de qualité trop tôt disparus.
Nous sommes heureux d’annoncer le nom des finalistes du prix Spirale Eva-le-Grand : Dominique Garand,Accès d’origine, ou pourquoi je lis encore Groulx, Basile, Ferron... (Hurtubise HMH); Robert Richard, L’émotion européenne. Dante, Sade, Aquin (Les Éditions Varia); et Christian Saint-Germain, Paxil, Blues. Antidépresseurs : la société sous influence(Boréal). Le nom du lauréat sera dévoilé lors de la remise du prix en novembre.
Nous souhaitons vous rencontrer nombreux à l’occasion de la rentrée qui sera marquée par le lancement de ce numéro et du troisième ouvrage de la collection « Nouveaux Essais Spirale » (Éditions Nota bene) : Le deuil impossible nécessaire. Essai sur la perte, la trace et la culture de Nicolas Lévesque. Nous prévoyons également un événement à l’occasion de la venue à Montréal de Jean-Luc Nancy, lors de son passage à la Galerie de l’UQAM, les 25 et 26 novembre. Les coordonnées de ces événements seront communiquées en temps utile. Bonne lecture!