Le dossier de ce numéro, « Le Mexique : une mémoire qui s’invente », ainsi que l’écrit Emmanuelle Tremblay dans sa présentation, fait d’abord le constat que « la sphère discursive et artistique de ce “partenaire” économique qu’est le Mexique demeure encore la terra incognita de notre curiosité intellectuelle ». À partir de« la pointe de l’iceberg que représentent les traductions françaises réunies dans ce dossier », nos collaborateurs s’interrogent ensuite sur les enjeux culturels que présente aux créateurs mexicains, ainsi qu’en discutent l’écrivain Juan Villoro, dans une entrevue avec Fabienne Bradu (p. 29) et les compositeurs Mario Lavista, Salvador Torre et Armando Luna dont les propos sont rapportés par Michel Gonneville (p. 18), la tension dynamique entre la modernité et la tradition et sur « les manifestations diverses du rapport à la mémoire historique avec laquelle compose également la nouvelle génération de romanciers ». Cette interrogation en porte une autre, car les choses ne sont pas considérées que du point de vue mexicain : celle de savoir « dans quelle mesure les discours et les objets culturels mexicains transforment nos manières de voir ». Les portfolios de Yan Giguère et d’Iker Vicente font écho à cette « mémoire qui s’invente ».Sylvain Latendresse note, à propos d’Iker, les« nombreuses références incontournables de l’histoire de l’art mondial, et quelquefois de la culture populaire ». Et Nicolas Mavrikakis voit dans l’« épaisseur lumineuse » des images de Giguère « le signe d’un désir, celui de capter la fugacité du temps présent ».

Sous la rubrique « Actualités… débats », Robert Richard, lauréat du prix Spirale Eva-Le-Grand 2005, engage le débat avec Gilles Dupuis. Répliquant à la critique de son essai, L’émotion européenne. Dante, Sade, Aquin, faite par ce dernier dans nos pages (Spirale, no 205), il l’invite à « faire l’inspection de [sa] barque en cale sèche » pour le convaincre que,« malgré ses défauts, [elle] est tout de même en état pour tenir la mer, même par vents et marées… ».Quant aux autres rubriques, elles nous font passer du féminisme au conte, de Marx à Keynes, de Shakespeare à Genet et à Anne Hébert…

Nous accueillons chaleureusement Nicolas Lévesque au comité de rédaction. Psychologue en pratique privée et détenteur d’un doctorat de l’Université de Montréal, où il a enseigné la psychanalyse pendant quelques années, Nicolas vient de publier Le deuil impossible nécessaire. Essai sur la perte, la trace et la culture(« Nouveaux Essais Spirale », Éditions Nota bene). Nos lectrices et lecteurs le connaissent déjà, puisqu’il est un collaborateur régulier de Spirale.

Nos félicitations les plus senties à Pierre Nepveu, collaborateur de Spirale et membre du conseil d’administration, qui vient de recevoir le prestigieux prix Athanase-David, et à notre collègue du comité de rédaction, Danielle Fournier, qui a été finaliste du prix du Gouverneur général. Signalons qu’elle vient de publier, chez Leméac, dans la collection « ici l’ailleurs », Le chant unifié que nous vous invitons à mettre sur votre liste de lectures.

À venir, les dossiers Duchamp (mars-avril; responsable : Nicolas Mavrikakis); La critique (mai-juin; le comité de rédaction); Mythologies (juillet-août; Pierre L’Hérault et Marco Micone); Écrivains anglo-montréalais (septembre-octobre; Patrick Poirier);Terrorisme (novembre-décembre; Nicolas Mavrikakis et Patrick Poirier); Hannah Arendt (janvier-février 2007; François Provencher); Les théories américaines (mars-avril 2007; Sylvano Santini).

La date et le lieu du lancement de ce numéro seront annoncés en temps utile. En attendant le plaisir de cette rencontre, nous vous souhaitons, chers lecteurs et lectrices, une excellente année 2006!