« Qu’avons-nous fait de la démocratie ? » C’est en ces termes — où point à l’évidence une certaine inquiétude — que les responsables du dossier « La démocratie… Et après ? », Gilles Dupuis et Robert Richard, convient les lecteurs à une réflexion sur les lendemains de la démocratie, c’est-à-dire à la fois sur ce qu’elle est devenue, mais aussi sur ce qui s’annonce encore sous ce nom. « Quelles pourraient être les conséquences néfastes de notre incurie, c’est-à-dire de notre incapacité à prendre soin de la démocratie ? », demandent-ils en effet. Avons-nous réellement fini par confondre la démocratie « avec un médicament à prendre en cas de besoin seulement » ? En aurions-nous oublié le mode d’emploi, la pratique quotidienne ? Les collaborateurs de ce dossier se sont tous engagés, suivant des horizons d’attentes différents, dans une réflexion sur les dangers qui, peut-être, guettent aujourd’hui nos démocraties. « Certains s’alarment, crient déjà au feu : il y aurait péril en la demeure ! D’autres appellent à la vigilance, à la réflexion mûre, voire “intempestive”. Les autres, enfin, restent calmes, confiants que la démocratie saura venir à bout du mal qu’elle couve. » Est-il besoin de dire combien ce dossier se révèle d’une actualité qui, bien entendu, ne se dément pas ?

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Outre ce dossier, où sont commentés les récents travaux de Bernard Stiegler, le hasard a voulu que nous puissions également compter, dans ce numéro, sur un entretien que Frédéric Rondeau a réalisé avec l’auteur de La télécratie contre la démocratie et de Réenchanter le monde. Bernard Stiegler revient ici sur la notion de « télécratie » en rappelant les raisons de sa dominance dans les démocraties industrielles, son existence fondamentalement technique avant d’être politique, en plus des usages de la technologie à notre disposition afin de créer des nouveaux lieux du commun (des « milieux associatifs »). La seconde partie de cet important entretien est disponible en ligne sur le site du magazine [www.spiralemagazine.com]

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« Si le processus artistique lui-même demeure en quelque sorte “invisible” », écrit Sonia Pelletier, le travail de Christian Barré, depuis 1998, se situe « dans la mouvance des pratiques dites “furtives” […] et qui, pour être laconiques, relèvent de la manœuvre et de l’intervention dans les espaces public et privé ». Dans la foulée d’un dossier sur l’état de nos démocraties, il est donc intéressant de souligner combien l’œuvre de Christian Barré, dont Sonia Pelletier présente et commente en ces pages le portfolio, s’inscrit nettement dans une pensée (du) politique.

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Nous sommes très heureux, cette année encore, d’annoncer les finalistes du prix Spirale Eva-Le-Grand : Victor-Lévy Beaulieu, James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (Éditions Trois-Pistoles) ; Thierry Hentsch, La mer, la limite (Éditions Héliothrope) ; Sylvie Lacerte, La médiation de l’art contemporain, (Éditions d’Art Le Sabord), Sherry Simon, Translating Montreal : Episodes in the Life of a Divided City (McGill-Queen’s University Press). Le nom du lauréat ou de la lauréate sera dévoilé lors de la remise du prix en novembre.

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Le dossier du prochain numéro (novembre-décembre 2007) sera consacré à la La chanson, ses critiques (sous la direction de Lise Bizzoni, Dominique Garand et Bertand Rouby) ; suivront ensuite Guerres justes et injustes dans le monde actuel (janvier-février 2008 ; sous la direction de Christian Nadeau et Marie-Joelle Zahar) ; Les médias pensent-ils ? (mars-avril 2008 ; sous la direction de Martine-Emmanuelle Lapointe) et Jacques Rancière (mai-juin 2008 ; sous la direction de Martin Jalbert). N’hésitez pas à nous soumettre des propositions de dossiers !

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Notre époque exige plus que jamais d’un espace critique comme celui de Spirale davantage que la seule recension de l’actualité culturelle. La critique, aujourd’hui, ne peut se désengager de la polis depuis laquelle elle s’écrit. Aussi le magazine organise-t-il régulièrement, en collaboration avec nos partenaires, des tables rondes et autres événements par lesquels nous souhaitons contribuer de manière créative et critique à la vie intellectuelle et culturelle de la cité. Ce faisant, nous voulons favoriser l’expression d’opinions libres et l’engagement dans les débats sociaux et politiques les plus actuels et les plus névralgiques. Nous invitons donc tous nos lecteurs à assister à la table ronde « La démocratie… Et après ? », qui sera animée par Gilles Dupuis et Robert Richard à l’occasion du lancement du présent numéro le vendredi 21 septembre, à 17 h 00, à la Librairie Olivieri (5219, Côte-des-Neiges, Montréal ; tél. : 514-739-3639). Au plaisir de vous y rencontrer !